Le NPD maintenant prêt à prendre le pouvoir

VICTORIAVILLE. Il y a bien eu une vague «orange» au Québec lors du scrutin fédéral de 2011. «Cette vague était un courant de sympathie pour le chef Jack Layton et son message. Mais le NPD n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Il l’est maintenant, avec une équipe et avec Thomas Mulcair, le chef le plus crédible pour devenir premier ministre du Canada», soutient Myriam Beaulieu, candidate du NPD dans Richmond-Arthabaska.

La candidature de la jeune femme de 28 ans, est l’une des trois à s’être officialisée en vue du scrutin du 19 octobre, Marc Desmarais devant représenter le Parti libéral tandis qu’Alain Rayes portera la bannière du Parti conservateur. Quant au Bloc québécois, il n’a pas encore fait connaître la date de son assemblée d’investiture, seul Olivier Nolin ayant manifesté son intérêt.

La jeune femme ne craint pas de faire campagne contre, par exemple, le maire de Victoriaville. «Je sais que c’est un très bon maire, qu’il est apprécié, que Victoriaville est super dynamique, mais il aura à défendre un bilan conservateur sombre et négatif. En matière d’économie, par exemple, il concentre ses mesures sur les pétrolières alors qu’il faut plutôt diversifier notre économie en misant sur les PME. C’est ce que propose le NPD et qui colle à la réalité de nos régions.»

Quant au Parti libéral, elle retient que dans la circonscription, il n’a recueilli que 7% des suffrages au dernier scrutin et que ses messages «ne sont ni constants, ni clairs. Et ses positions sont souvent incohérentes, dénonçant une mesure puis votant en faveur à la Chambre des communes».

Myriam Beaulieu estime qu’en campagne électorale, ce qui importe, ce sont les idées et que celles du NPD trouvent écho dans la population. «On pense que le fédéral, c’est loin de nous. Le gouvernement fédéral prend des décisions qui ont un impact majeur dans notre quotidien. Concernant les changements climatiques, notamment, il nous faudra vivre toute notre vie avec les décisions que l’on prend aujourd’hui.»

Agriculture, droit, engagements

Originaire de Melbourne et y résidant toujours avec son conjoint et son fils de 2 ans, Myriam Beaulieu dit avoir probablement pris la plus grande décision de sa vie en se portant candidate pour le NPD.

C’est sa participation comme déléguée à un conseil général il y a trois ans qui l’a confortée dans son choix de parti, raconte-t-elle. «Ce conseil général a été un déclic pour moi. On y sentait la passion. Les positions et les valeurs du NPD me rejoignent, celles de la justice sociale et du bien commun.»

Elle raconte que c’est le parti qui lui a proposé d’être sa porte-bannière dans Richmond-Arthabaska. «À cause de mon curriculum vitae qui montre que j’ai des connaissances en divers domaines.»

Aînée d’une famille de trois enfants, la jeune femme se plaît à dire qu’elle a grandi à la campagne. Elle ne s’est jamais vraiment éloignée de la ferme de ses parents, La Prucheraie, dont elle souhaite prendre la relève. De bovine et maraîchère, l’entreprise s’est finalement concentrée dans la culture de l’ail.

Se disant marquée par les luttes citoyennes, la jeune femme s’est lancée dans des études de droit, a effectué des stages à l’aide juridique pour en venir à la conclusion que les questions légales ne représentaient qu’une facette d’un problème.

Elle est revenue à l’agriculture en étudiant pendant une année à l’Université Laval avec l’objectif de prendre le relais de ses parents. Militante, elle s’est engagée dans toutes sortes d’organisations, au Marché champêtre de Melbourne, au Parc nautique, au Centre de ski de fond et au Centre d’art de Richmond. Pour éviter tout conflit d’intérêts, elle a dû renoncer à ses contrats de pige pour les journaux L’Étincelle et The Record

La jeune femme, maman d’un petit garçon de deux ans, dit s’être toujours intéressée à la politique. «C’était un sujet de discussion autour de la table familiale.»

Elle a suivi avec attention la course à la chefferie à la suite du décès de Jack Layton, dont elle dit qu’il aura réussi à résumer les valeurs et les convictions du NPD, ayant semé un vent d’espoir et d’optimisme. «Ce message de Jack Layton que «tout est possible», Thomas Mulcair le porte aussi.»

Depuis son investiture en avril, Mme Beaulieu a participé à une trentaine d’événements, parcourant le grand comté de Richmond-Arthabaska, voulant aller à la rencontre des gens, leur parlant des politiques néo-démocrates «qu’on connaît encore peu au Québec», leur offrant de les représenter à Ottawa, d’y amener les enjeux locaux.

Il faut, conclut-elle, que la population soit représentée par toutes sortes de gens, des hommes et des femmes à parité, de tous les groupes d’âge et provenant de tous les milieux et pas que des politiciens de carrière.